Le cycle WLTP est une série de tests pratiquée sur les véhicules neufs en vue de contrôler leur consommation et leurs émissions polluantes avant leur mise sur le marché. Cette nouvelle procédure internationale, plus fiable et plus proche des pratiques et des conditions de conduites réelles, permet d’homologuer des véhicules plus propres et d’inciter les constructeurs à fournir davantage d’efforts en ce sens. Découvrons ensemble en quoi consiste le cycle WLTP.
Qu’est-ce que le cycle WLTP ?
Le cycle WTLP (pour Worldwide harmonized light vehicles test procedure) est une procédure d’homologation internationale pour les véhicules légers. Entrée en vigueur au mois de septembre 2017, elle remplace le NEDC (pour New European driving cycle), une ancienne formule datant de 1973, plus théorique, et appliquée uniquement à l’échelle européenne.
Le cycle WLTP se compose d’une série de tests qui doivent être pratiqués sur un nouveau véhicule, qu’il s’agisse d’un véhicule thermique utilisant des carburants traditionnels ou d’un véhicule électrique ou hybride. Ces tests s’attachent au contrôle de la consommation de carburant ou d’énergie et des rejets de CO2 et de gaz polluants (oxydes d’azote) sur les véhicules légers. Le cycle WLTP est important, car il conditionne le lancement d’un nouveau modèle sur le marché.
Ce nouveau cycle a pour intérêt de produire des tests plus poussés en matière d’étude de la consommation et de la pollution des véhicules, ce qui permet de disposer d’informations plus réelles et plus fiables que celles recueillies par le biais des tests effectués en laboratoire par les constructeurs automobiles. Plus que cela, il permet d’harmoniser les normes et les procédures entre les différents pays du monde et d’éviter les abus et les dérives de certains constructeurs.
La norme WLTP est obligatoire pour l’ensemble des véhicules particuliers neufs depuis le 1er septembre 2018 et depuis le 1er septembre 2019 pour les véhicules utilitaires. Cette volonté s’inscrit dans l’objectif de réduction de 30 % des émissions de CO2 à l’horizon 2030 que s’est fixé l’Union européenne.
Cycle WLTP : quelle évolution ?
- Depuis le 1er septembre 2017: le cycle WLTP est appliqué à tous les nouveaux types de véhicules lancés pour la première fois sur le marché automobile.
- Depuis le 1er septembre 2018: toutes les voitures neuves doivent impérativement être soumises au cycle WLTP. En revanche, les véhicules invendus peuvent rester sous l’homologation NEDC pour une année supplémentaire afin d’écouler les stocks.
- Depuis le 1er septembre 2019: le cycle WLTP est obligatoire pour tous les véhicules, sans exception. Les valeurs CO2 devront être affichées au regard de la procédure WLTP lors des mises en vente pour faciliter la lecture des consommateurs.
Quels sont les tests effectués lors du cycle WLTP ?
Le cycle WLTP comprend tout un panel de tests qui ont été affinés et développés au regard de l’ancienne procédure NEDC, jugée trop théorique, et face à l’arrivée de nouvelles technologies comme les véhicules hybrides et électriques. Ces tests sont réalisés sur des bancs à rouleaux, en laboratoire.
Voici le descriptif des tests pratiqués dans le cadre du cycle WLTP, qui s’étend sur une durée de 30 minutes (contre 20 minutes pour le cycle NEDC).
- Distance parcourue : 23 km (11 km pour le NEDC)
- Vitesse moyenne : 46 km/h (34 km/h pour le NEDC)
- Vitesse maximale : 131 km/h (120 km/h pour le NEDC)
- Temps à l’arrêt : 13 % (25 % pour le NEDC)
- Changement de vitesse : adapté au véhicule (changement similaire pour le NEDC)
- Conduite urbaine : 52 % (66 % pour le NEDC)
- Conduite non urbaine : 48 % (34 % pour le NEDC)
- Température au démarrage : 14°C (20°C pour le NEDC)
- Température par la suite : 23°C (30°C pour le NEDC)
- Options comptabilisées (options non prises en compte pour le NEDC)
La différence de considération des cycles entre les procédures WLTP et NEDC a conduit à une certaine variation des résultats et des valeurs. En termes de consommation de carburant ou d’énergie et d’émissions polluantes, les données ont varié de 20 % à plus de 30 % pour certains modèles, ce qui a impacté directement les bonus et les malus écologiques de ces derniers.
Néanmoins, la tenue de ces tests affinés, plus précis et plus fiables permet au conducteur de disposer d’informations plus réalistes au regard des allégations des constructeurs. Le cycle WLTP a en effet pour atout d’être bien plus proche de la réalité en matière de conduite. À noter qu’en France, ces contrôles sont placés sous la direction de l’UTAC (Union technique de l’automobile, du motocycle et du cycle).
Le test RDE
Le cycle WLTP est complété d’un test RDE (pour Real driving emissions) pratiqué sur la voie publique, en conditions réelles. Il s’avère plus fiable pour le calcul des émissions polluantes que sont les oxydes d’azote et les particules, les premières devant se réduire à 80 mg/km d’ici 2023 pour répondre aux exigences européennes. Pour ce faire, le véhicule testé est doté d’un PEMS (système de mesure des émissions portable) installé au niveau de l’échappement.
D’une durée de 1 heure 30 à 2 heures, ce test est pratiqué sur un parcours qui comprend :
- une portion en zone urbaine avec une vitesse maximale de 60 km/h ;
- une portion en zone non urbaine avec une vitesse comprise entre 60 km/h et 90 km/h ;
- une portion sur autoroute avec une vitesse comprise entre 90 km/h et 145 km/h.
Cycle WLTP et consommation : quels impacts ? Quelles conséquences ?
Le cycle WLTP permet de collecter des données plus fiables grâce à une procédure en laboratoire et sur route, dans des conditions de conduite plus réalistes que lors des tests anciens pratiqués dans le cadre du NEDC.
Ces nouvelles mesures permettent de constater de réels impacts sur la consommation et les émissions polluantes et d’en tirer des conséquences.
- En matière de consommation, le cycle WLTP permet de constater que la consommation de carburant mesurée augmente en moyenne de 1,3 litre/10 km sur les véhicules testés. Une avancée qui permet de se baser sur des données bien plus réalistes en matière de consommation et d’en tirer des conclusions nettement plus appropriées.
- En matière d’émissions polluantes, le cycle WLTP démontre qu’en réalité, les véhicules neufs émettent en moyenne 23 g/km de pollution de plus que les valeurs précédemment collectées par le biais des anciens tests.
Ces données plus réalistes, réévaluées à la hausse, ont pour avantage d’inciter les constructeurs à rechercher de nouvelles solutions et à fournir davantage d’efforts pour proposer des modèles plus propres et plus respectueux de l’environnement.